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Emeutes et bourse font-elles bon ménage ?
30/11/2005

Depuis une quinzaine de jours, les médias ne parlent que d'elles, la France est placée en "état d'urgence" et les télévisions du monde entier diffusent les images d'une France déchirée, à feu et à sang. Ces émeutes ont-elles eu un impact sur les marchés financiers? Le Cac 4O s'est il effondré au son de cloche de voitures qui brûlaient? Le mystère reste entier.

En salle des marchés Calyon, passait toutes les 20 minutes un message d'alerte sur les émeutes en France. On pouvait s'attendre à une baisse du Cac 40 devant tant de battage médiatique et bien non! Le Cac 40 a continué de monter tranquillement.

Peut être parce que les financiers, bien tranquilles dans les quartiers les plus aisés de la capitale se sont sentis complètement étrangers aux évènements ou peut être grâce à la réaction rapide du gouvernement. Qui sait?

"Ce sont des informations dramatiques et il y a quelques sérieux problèmes sociaux en France. Mais les marchés boursiers sont mûs par les perspectives de taux d'intérêt, la croissance du PIB et la capacité de restructuration et d'innovation des entreprises. Tous ces éléments ne changent pas", assure Teun Draaisma, codirecteur de la stratégie boursière européenne chez Morgan Stanley.


Seuls certains titres bien précis ont vu leur cours baisser.

Accor a baissé de 1, 5%, "il est possible que certains investisseurs notamment étrangers s'inquiètent d'une possible baisse de la fréquentation hôtelière en raison des émeutes qui se déroulent en France", a avancé un courtier, qui ne voit pas d'autre explication à ce recul du titre. Ou encore les compagnies d'assurances ont vu leurs titres décroître face aux demandes de remboursement des milliers de voitures brûlées ou aux dégâts matériels entraînés par les événements.

Néanmoins, si les évènements ne se sont pas beaucoup ressentis sur les marchés financiers, ils auront un impact sur d'autres indicateurs économiques: la confiance des investisseurs en l'euro ou le moral des ménages, par exemple. L'euro a reculé mardi à son niveau le plus bas en deux ans par rapport au dollar, après qu'une douzième nuit de violences urbaines en France se soit soldée par l'incendie de 1.173 véhicules et 330 interpellations .
On ne s'inquiète donc pas pour les marchés financiers mais la situation sociale difficile aura évidemment des répercussions économiques pour la France.

Claire Coursaut-Durand
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